Louka Meliava : la pudeur d’un acteur qui s’abandonne à ses personnages

Crédit photo : Thomas Lavelle

Début 2025 a été pour Louka Meliava une année très prolifique : il est à l’affiche de la série Dear You dans le rôle d’Alex Blake, un jeune homme milliardaire, mais également à l’affiche du film Un ours dans le Jura aux côtés de Franck Dubosc. Deux programmes qui ont donné un coup de projecteur au comédien, que nous avons eu la chance de rencontrer pour réaliser son portrait.

Par Mathilde Dandeu

Louka Meliava incarne la douceur, de sa voix que l’on pourrait écouter des heures tant elle est reposante, apaisante et réconfortante. Un tempérament que l’on aurait pu croire calme et posé… jusqu’à ce que le comédien nous avoue avoir été plutôt hyperactif dans son enfance, illustrant ses propos par une anecdote savoureuse :"À l’âge de huit ans, j’ai fait des cours de théâtre et j’ai vécu une expérience qui ne m’allait pas. La professeure de théâtre a voulu me faire faire de la méditation et, comme j’étais hyperactif, c’était impossible pour moi de m’allonger sur le sol (…) et je suis parti du cours en criant, en lui disant un petit nom d’oiseau et en lui demandant :'pourquoi elle voulait me faire penser à la plage alors que l’on est entourés de béton ?' J’avais huit ans…"

Une première tentative sur les planches qui ne plaît pas à Louka, et qui refuse, malgré l’implication de sa mère à lui faire faire du théâtre, de recommencer. Très têtu, il se laissera tout de même convaincre par un certain François Civil. Mais Louka n’oublie pas tout ce qu’a pu faire sa maman. Et dans une belle déclaration, il affirme que sans elle, il n’en serait pas là aujourd’hui.

De la pudeur d’un acteur à la carrière hétéroclite

Louka Meliava n’est pas le genre de comédien à se mettre en avant, parler de lui haut et fort et se vanter de tout ce qu’il a pu entreprendre. Louka est au contraire un jeune homme, non pas réservé, mais d’une grande discrétion, qui garde sa lumière pour les caméras, lorsqu’il se glisse dans la peau d’un personnage. C’est ainsi que l’on y voit le talent d’un comédien qui se transforme du tout au tout pour son personnage : de sa discrétion à sa pudeur, il peut, en un claquement de doigts, devenir un homme arrogant et prétentieux dans "Dear You", un gosse insupportable et complètement déjanté dans "Pourris gâtés", ou encore un méchant dans "Un ours dans le Jura".

Louka Meliava fait partie de ces acteurs qui n’ont pas peur de se transformer pour leur personnage. On pourrait ainsi le comparer à Leonardo DiCaprio, qui s’adonne complètement à chacun de ses rôles. Louka Meliava en fait de même et offre ainsi à son public une prestation unique et authentique. Une force et un charisme qui lui donnent l’opportunité de se glisser d’un personnage à un autre et d’avoir ainsi une carrière totalement hétéroclite.

Louka Meliava est formel : il ne veut pas s’enfermer dans une case. Il rêve de pouvoir incarner le Joker, Robin des Bois, Peter Pan ou encore Arthur Rimbaud : "Il n’a pas été un mec très très bien, mais il a eu une vie incroyable. Je ne veux pas non plus forcément raconter que des histoires de gens bien. Je peux avoir envie de raconter des salopards. Quand tu joues un salopard ou un tueur, tu peux te permettre d’être quelqu’un d’horrible, mais sans conséquence, et ça c’est pas mal."

Louka Meliava : la future figure de toute une génération

Louka Meliava a joué avec les plus grands du cinéma français : Léa Seydoux dans La Belle et la Bête, Gérard Jugnot dans "Pourris gâtés" et "Camping 3", où il fait également la rencontre de Franck Dubosc, qui lui proposera huit ans plus tard un rôle dans son film "Un ours dans le Jura", ou encore Vincent Cassel dans "Un moment d’égarement".

Des rencontres qui ont été pour le comédien comme un rêve de gosse qui se réalise. Il cite Vincent Cassel, qu’il regardait jouer dans La Haine, alors qu’il était très jeune. Mais au-delà de ça, chacun d’eux a pu lui apprendre que chaque méthode de travail est complètement différente : il n’y en a pas de bonnes ou de mauvaises. Des acteurs d’une grande humilité qui ont aidé Louka à : "Moins me prendre la tête, à avoir plus confiance en moi. Quand tu vois ces mecs-là qui travaillent depuis des années, tu te rends compte qu’ils se prennent moins la tête que l’on ne pense sur la création des personnages… Le plus important dans le métier d’acteur, c’est de faire, et c’est un peu ça que j’ai appris venant d’eux."

S’ils ont pu être des modèles d’apprentissage, Louka Meliava se forge désormais une carrière à la hauteur de ces acteurs qui incarnent le cinéma français depuis des années. Une carrière à laquelle d'ailleurs, il donne la saveur et la couleur d'un whisky fumé. Une boisson à la couleur orangée réconfortante qui s'entremêle à un goût corsé, à l'image même de ce que dégage Louka Meliava.

Quel est l’atout singulier de Louka face à ces figures emblématiques ?

C’est qu’il ne devient pas seulement une figure du cinéma français, mais aussi celle de la télévision française. Surtout, l’acteur impose une empreinte artistique unique et un charisme bien à lui qui le différencient de tous. Une force singulière, qui fera sans aucun doute de lui un véritable modèle pour les générations futures.