Lionnel Astier dans Un meurtre (presque) parfait : "L’enquête permet toujours une investigation humaine et c’est toujours intéressant"
- Dandeu Mathilde
- il y a 6 jours
- 4 min de lecture

Après Meurtre à Toulouse et Alex Hugo, Lionnel Astier remet sa casquette de flic pour Un meurtre (presque) parfait, diffusé ce lundi 3 novembre sur TF1. Dans la peau de Joseph Mondolini, il incarne un enquêteur très différent de tous ceux qu’il a pu jouer auparavant : on y découvre une figure paternelle un peu maladroite tout en étant attachante. On vous laisse découvrir ce nouveau personnage au cœur de notre entretien avec l’acteur.
On ne présente plus Lionnel Astier, l’un des plus grands acteurs français. Du théâtre au cinéma, en passant par la télévision, il continue à traverser toutes les générations, grâce notamment à sa présence dans les films Kaamelott, plébiscités par les fans de la série, tout comme par les jeunes d’aujourd’hui.
De par son immense carrière, Lionnel Astier est bien plus qu’un simple acteur : il incarne ce métier. Ainsi, on espère qu’il continuera encore longtemps à nous faire rêver à travers de nombreux autres personnages.
"J’ai des émotions, j’ai connu des malheurs, mais il faut aussi savoir inventer les choses terribles que peuvent vivre nos personnages."
Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à Un meurtre (presque) parfait ?
Lionnel Astier : À l’origine, c’est le réalisateur. J’avais déjà tourné avec lui dans un Caïn et j’avais beaucoup aimé. Ensuite, il y a eu le rôle qui me plaisait : le papa de l’héroïne. Romancière, elle écrit des ouvrages sur des enquêtes et mène dans la vie des enquêtes officieuses. Son père, lui, en fait en tant que commandant des enquêtes officielles. Elle essaie d’obtenir des infos par son père, et je trouvais cette situation très intéressante.
Justement, parlons de votre personnage, Joseph Mondolini : un commandant un peu bougon. Qu’est-ce que vous avez aimé dans ce rôle ?
Lionnel Astier : C’est un Corse, un personnage un peu taiseux. Ce que j’ai aimé, c’est que ce soit un homme un peu particulier : entre sa fille et lui, il y a un mystère, un secret, qui donne à sa fille l’impression qu’il ne s’est pas occupé d’elle. Il a voulu la protéger, mais il est incapable de lui expliquer les choses. Il y a une explication finale où il commence à se confier, à révéler des secrets de famille pour justifier son attitude.
En tant qu’acteur, je suis toujours attiré par des personnages que je n’ai pas encore joués, et des rôles comme Joseph, je n’en avais pas encore fait.
Comment avez-vous travaillé ce lien avec le personnage de Claire Keim ? Vous formez un duo très attachant, notamment dans la scène finale, emplie d’émotion.
Lionnel Astier : Le réalisateur nous a beaucoup aidés. Et la scène finale dont vous parlez, on l’a tournée le premier jour du tournage. Avec Claire, on ne se connaissait pas, et ce n’est pas évident. Mais ce sont les aléas du tournage, et en tant qu’acteurs, c’est à nous de nous adapter : c’est quand même notre métier (rire).
Pour cette scène de fin, on l’a vraiment travaillée accompagnés du réalisateur, avec qui on a testé plusieurs versions. Et c’est cette scène qui a donné le la : on s’est dit que c’étaient des gens qui ne s’épanchent pas. Ils expliquent, mais ne sont pas dans l’émotion immédiate, comme pourraient l’être « des gens normaux ». Ils sont difficiles tous les deux. Elle est bien la fille de son père, et c’est bien sa fille.
Pour incarner votre personnage, qui a un passé douloureux, avez-vous puisé dans des choses personnelles, dans vos failles ?
Lionnel Astier : On va toujours chercher dans des émotions que l’on a vécues, mais je le fais de moins en moins. J’ai des émotions, j’ai connu des malheurs, mais il faut aussi savoir inventer les choses terribles que peuvent vivre nos personnages.
Vous avez retrouvé Marie-Anne Chazel, avec qui vous aviez joué dans Quand je serai grande, je te tuerai. Comment se sont passées vos retrouvailles sur le plateau ?
Lionnel Astier : Elles se sont passées très simplement. J’adore Marie-Anne, c’est une personne solaire. On a eu très peu de scènes ensemble, mais en dehors du tournage, on a beaucoup parlé : on vient du Sud tous les deux. Elle s’est beaucoup intéressée au spectacle que j’ai écrit et que nous avons joué dans les Cévennes. J’espère la voir plus souvent et jouer davantage avec elle.
Vous avez joué dans Un meurtre à Montauban, Alex Hugo… Qu’est-ce que vous aimez dans ces programmes d’enquête ?
Lionnel Astier : L’enquête, c’est très français : les gens sont friands de ce genre. C’est très particulier, car j’ai souvent joué les enquêteurs dans Meurtre à Toulouse, dans Alex Hugo, et puis, il y a aussi les programmes où je ne l’étais pas : j’étais celui à qui les malheurs arrivent et que l’on vient interroger.
L’enquête permet toujours une investigation humaine, et c’est toujours intéressant. Je pense maintenant qu’on peut changer et qu’il y a d’autres façons de faire ces investigations. On pourrait se concentrer davantage sur l’humain, le passé des personnages, leurs secrets… On n’est pas toujours obligés de passer par une enquête policière pour ça.
Parmi vos personnages d’enquêteurs, lequel vous a le plus marqué ?
Lionnel Astier : J’ai bien aimé, même si j’en suis parti, la série Alex Hugo. Le personnage d’Alex Hugo, joué par Samuel Le Bihan, est un flic de grande qualité en ville, qu’on a un peu mis de côté et envoyé dans un petit village des Hautes-Alpes. C’est un personnage un peu décalé, et moi, je joue son chef, qui sait qu’il a affaire à un fin limier : je mens beaucoup, je le couvre souvent dans des enquêtes qui deviennent presque officieuses. C’est ça que j’ai bien aimé.
On parle d’un meurtre presque parfait, mais pour vous, quel serait le scénario d’un meurtre parfait ?
Lionnel Astier : Je crois que ça n’existe pas… Évidemment, les meurtres impunis, il y en a beaucoup, mais le public a besoin de justice. Il aime que le méchant ou les coupables soient confondus, car il avance avec le scénario. On ne peut plus faire des enquêtes comme il y a vingt ans : on a besoin que les choses soient plus complexes, plus plausibles. Ce n’est pas évident de confondre les coupables… Je n’ai pas de meurtre parfait, mais il y a des scénarios qui peuvent être très élaborés pour que justice soit faite, avec beaucoup d’obstacles.



Commentaires