
Ce 21 février 2024, Soolking, l’une des figures les plus marquantes de la scène musicale urbaine, sort son nouvel album, "Africa Jungle part.1". Avec une tracklist riche en rap, raï et influences africaines, ainsi que des collaborations inattendues, ce projet est une véritable immersion dans un univers à la fois sauvage et poétique. Focus sur cette sortie très attendue et sur le parcours d’un artiste au style unique et inimitable.
Par Juliette Lamy
Avec "Africa Jungle part.1", sorti ce vendredi 21 février, Soolking propose un album aux mélodies envoutantes. La tracklist, riche de 13 titres, mêle sonorités urbaines, influences africaines et rythmes orientaux, confirmant l’éclectisme de l’artiste. Parmi les collaborations, on retrouve des noms qui font vibrer la scène rap : Franglish sur "Bisous", Gims sur "Carré OK", Ven1 sur "Dinars", Niro sur "Heat", Gazo sur "Casanova", SCH sur "Tiki Taka", ou encore SDM sur "Only You". Ces feats, soigneusement choisis, illustrent la volonté de Soolking de créer des ponts entre les genres et les générations.

Le titre "Carré OK", en featuring avec Gims et sorti en décembre 2023, avait déjà marqué les esprits par son énergie contagieuse et son flow percutant. Intégré à la première partie d'"Africa Jungle", il s’impose comme l’un des morceaux phares de l’album, aux côtés de titres tels que "Bisous" ou "Tiki Taka", qui reflètent la diversité musicale de Soolking.
Soolking : un double ancrage culturel entre l’Algérie et la France
Né à Alger en 1989, Soolking, de son vrai nom Abderraouf Derradji, a grandi entre l’Algérie et la France, un double ancrage culturel qui a profondément influencé sa musique. Arrivé en France à l’adolescence, il a grandi dans les quartiers populaires de Marseille, où il a découvert le rap et les musiques urbaines. Mais c’est en Algérie, où il retourne régulièrement, qu’il a puisé une partie de son inspiration, notamment dans le raï, ce genre musical populaire aux accents mélancoliques et festifs.
Des débuts difficiles, avant un tournant décisif

L'artiste de 35 ans a commencé son aventure musicale en 2007 avec le groupe Africa Jungle, un collectif de rap algérien. Jusqu'en 2013, ce dernier sort deux albums, Ched Rohek et Eclipse, qui passent inaperçus. Sans réseau, sans moyens financiers et sans public suffisant, la route est semée d’embûches.
En 2008, Soolking tente sa chance en France, se tournant vers la danse dans l’espoir de percer. Mais cette nouvelle voie ne lui apporte pas le succès espéré, et il rentre en Algérie. Pendant près de dix ans, le chanteur enchaîne les galères, travaillant dur pour survivre tout en continuant à croire en son rêve.
La donne change en 2016, lorsqu’il décide de se lancer en solo. Deux ans plus tard, en 2018, son titre "Dalida" rencontre un véritable succès, cumulant aujourd'hui plus de 313 millions de vues sur Youtube. Ce morceau, hommage à la légendaire chanteuse égypto-italienne, marque un tournant décisif dans sa carrière. Le succès est immédiat, et Soolking s’impose comme une figure incontournable de la scène urbaine avec un style unique, mélangeant rap, raï et sonorités urbaines.
"Africa Jungle", un album qui résonne avec son passé
"Africa Jungle part.1" marque ainsi un retour aux sources pour Soolking. Ce projet est un hommage à ses débuts compliqués, à ce gamin qui a cru en la musique malgré les échecs et les difficultés. L'artiste aux multiples facettes continue d’explorer de nouveaux horizons tout en restant fidèle à ses racines. L’album, à la fois festif et introspectif, reflète le parcours d’un artiste qui a su transformer ses épreuves en force créative. De l’exil à la reconnaissance internationale, Soolking incarne une success story moderne, portée par une détermination sans faille et un talent indéniable.
Au-delà de son aspect musical, cette première partie d'album s’inscrit dans une démarche artistique engagée. Soolking a toujours su aborder des thèmes universels dans ses textes : l’amour, la résilience, l’exil, ou encore la quête de liberté. Dans un contexte mondial marqué par de nombreux bouleversements économiques et sociétaux, cet album résonne comme un appel à la connexion avec nos racines. Avec sa voix reconnaissable entre mille et son flow percutant, Soolking nous invite une fois de plus à danser, tout en réfléchissant.
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