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Maïra Schmitt fait son cinéma pour rallumer sa flamme à travers ses personnages

  • Photo du rédacteur: Dandeu Mathilde
    Dandeu Mathilde
  • il y a 17 heures
  • 4 min de lecture

Maïra Schmitt

C’est en 2018 que le grand public découvre Maïra Schmitt dans le rôle d’Eloïse Matteï. Un personnage qui va changer sa vie et propulser sa carrière à la télévision. Depuis, la comédienne enchaîne les projets et s’est même mise à la réalisation. Une belle ascension qu’elle nous dévoile autour d’une conversation. Rencontre.



Maïra Schmitt, c’est la douceur incarnée, une jeune femme qui, après quelques minutes de conversation, est capable de vous apporter un peu de lumière dans votre vie. Un contraste avec ses personnages parfois très sombres, de ces femmes qui vivent des événements compliqués et se montrent à l’écran difficiles et austères. Mais n’est-ce pas là la définition même d’une actrice ? Réussir à être l’opposée de ce que l’on dégage à l’écran ? Ne plus être soi, mais l’autre que l’on incarne avec passion.


Maïra Schmitt fait partie de ces comédiennes capables de s’oublier pour être la plus juste possible et offrir à son public une interprétation d’une grande authenticité. Rencontre avec la comédienne, qui nous parle de son parcours et de son amour pour le jeu.


Maïra Schmitt : "Être actrice, c’est synonyme de quelque chose d’intemporel"


Dis-moi, à quel moment tu as su que tu voulais devenir comédienne ?


Maïra Schmitt : Je n’ai pas vraiment eu de révélation, c’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Je me souviens que je demandais à mes pauvres copines en maternelle si j’arrivais à bien boiter. J’avais toujours envie de jouer des personnages. C’était très physique au début, car je ne connaissais rien au métier, j’avais juste envie de jouer. Puis, j’ai commencé à faire du théâtre dans mon village, dans une toute petite école de théâtre, qui était tenue par le père d’une copine de classe. C’était une ambiance très familiale.




Qu’est-ce que tu aimes dans l’interprétation ?


Maïra Schmitt : C’est une bonne question. Ce que j’aime, c’est raconter des histoires, c’est transmettre des choses, s’abandonner dans une vie qui n’est pas la nôtre. C’est pouvoir se renseigner sur des sujets auxquels on ne pense pas forcément, suivre des trajectoires. Ce que j’aime aussi, au-delà de l’interprétation, c’est toute la mécanique autour du tournage : j’aime travailler en équipe, j’aime être sur les plateaux, voir le décor, le lien avec le réalisateur ou la réalisatrice, car ce sont eux qui nous orientent.


Être actrice, c’est quoi ?


Maïra Schmitt : Pour moi, être actrice, c’est synonyme de quelque chose d’intemporel. Quand on est actrice ou acteur, on peut se balader dans toutes les époques, et je trouve ça très chouette. C’est être au service d’une histoire et savoir s’abandonner à être quelqu’un d’autre et l’assumer. Être actrice, c’est être humain. C’est comprendre qu’il y a des vies parallèles, c’est comprendre qu’il y a des gens qui vivent des choses que l’on ne vit pas forcément. C’est avoir beaucoup d’empathie, de compréhension, et comprendre la vie en profondeur.


Tu joues depuis 2018 dans Léo Matteï, Brigade des mineurs. Comment tu décrirais Éloïse dans les premières saisons, et celle qu’elle est devenue aujourd’hui ?


Maïra Schmitt : Éloïse, ce n’est plus du tout la même. Dans les premières saisons, il y a toute une histoire autour du syndrome de Stockholm, parce qu’elle a été enlevée et qu’elle est tombée amoureuse de son ravisseur. C’était une fille qui était quand même assez fermée. On ne savait jamais si elle n’avait pas un coup d’avance, un petit truc derrière la tête, une idée qui allait germer pour faire des bêtises.C’était une jeune fille sous emprise, qui était menacée, parfois menaçante, qui ne savait pas trop comment la vie marchait.



Aujourd’hui, elle est très solaire, elle essaie de faire le bien et elle essaie de rattraper le temps perdu. Je trouve qu’elle a beaucoup de résilience entre la première saison dans laquelle j’ai joué et la dernière. C’est un personnage fort, qui montre que malgré un passé hyper douloureux, où elle a été coupée de ses parents, que sa maman est morte… elle a su rebondir, créer du lien avec Matteï. Elle a repris sa vie en main.


Dans une interview, tu disais que tu étais très différente d’Éloïse. Est-ce que c’est encore le cas aujourd’hui ?


Maïra Schmitt : Au tout début, j’avais beaucoup de mal à comprendre le personnage. C’était compliqué pour moi d’être juste, car elle a vécu des choses que je n’ai jamais effleurées. C’était très difficile. Aujourd’hui, j’avoue que Léo Matteï est devenu ma safe place et c’est carrément moi (rire). Elle rigole comme moi je rigole… puis, je connais tellement bien l’équipe que je peux me permettre d’être moi-même.


Tu as fait une pause de deux ans. Est-ce que c’était important pour toi, pour te retrouver et faire autre chose ?


Maïra Schmitt : Je n’aime pas l’idée d’être enfermée dans quelque chose. J’ai besoin d’être stimulée par d’autres projets, d’autres moments de vie. Léo Matteï, c’est deux ou trois mois de tournage et, sur une année, c’est beaucoup. Je n’ai pas forcément envie de rester cloisonnée dans un seul et même personnage, mais par contre, je trouve que l’équilibre est bien dans la dernière saison, car je suis là, mais je n’ai pas eu beaucoup de jours de tournage.



Quand je regarde ta filmographie, tu as des projets très sociaux, avec des portées assez urgentes : Slalom avec une histoire très compliquée, C’est le monde à l’envers qui met en avant l’urgence écologique. Qu’est-ce que tu aimes dans ces thèmes ?


Maïra Schmitt : Je pense que ma génération se sent très concernée par l’écologie, les violences sexuelles, les violences morales, physiques… ce sont des sujets auxquels on est de plus en plus confrontés. Et je trouve que ce métier d’actrice, c’est raconter des histoires, mais aussi montrer, d’une certaine manière, la réalité. Ce ne sont pas forcément des choix, je suis mise sur ces castings-là, et je trouve intéressant de pouvoir parler de tous ces sujets, et je suis ravie de les défendre. Mais, de plus en plus, j’aurais envie de faire des films romantiques.


Si tu devais décrire ta carrière ?


Maïra Schmitt : Je dirais le mot travail, car c’est beaucoup de travail personnel. Solitude, c’est un métier où on ne s’en rend pas forcément compte, mais on est souvent seul en tant que comédien. Là, récemment, j’ai réalisé, et on est également très seul. Et je dirais lumineuse, parce qu’un de mes trucs préférés dans le cinéma, c’est la lumière. Puis, comme je suis heureuse de faire ce métier, ça allume la flamme qui était en moi et qui demandait de s’exprimer depuis des années.

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