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Girls Support Girls et Eliane Umuhire s’envolent pour le Rwanda : un voyage ancré dans la sororité et la découverte

  • Photo du rédacteur: Dandeu Mathilde
    Dandeu Mathilde
  • 26 oct.
  • 7 min de lecture
Girls Support Girls au Rwanda

Après Conakry en Guinée en 2023, les fondatrices de Girls Support Girls, la publicist et agent d’image Karolyne Leibovici et la productrice Vanessa Djian, ont décidé de reprendre la route, destination Kigali au Rwanda, du 21 au 25 novembre. Un voyage organisé main dans la main avec l’actrice et productrice rwandaise Eliane Umuhire, pour des rencontres aux valeurs de l’association : sororité, partage, échange, force, empowerment et bienveillance.



Depuis plus de quatre ans, la publicist et agent d’image Karolyne Leibovici et la productrice Vanessa Djian œuvrent pour renforcer les liens entre les femmes par le biais de leur association Girls Support Girls. Toutes deux ne se contentent pas de créer un réseau de sororité en France, mais ont pour but d’aller à la rencontre de toutes les femmes. C’est ainsi qu’avec l’actrice et productrice rwandaise Eliane Umuhire, elles ont décidé de poser leurs bagages au Rwanda, à Kigali, du 21 au 25 novembre, et de créer de nouveaux liens de partage sur cette terre où les femmes ont le pouvoir de dire les choses et de mener leur vie en véritables femmes cinéastes. Rencontre.


Comment est née l’idée d’organiser cette édition de Girls Support Girls

au Rwanda ?


Karolyne Leibovici : La puissance du réseau. C’est avant tout la capacité de construire des liens dans son univers professionnel, là où l’on vit, puis de les faire rayonner au-delà des frontières. En 2023, après avoir exprimé notre volonté d’élargir Girls Support Girls au-delà de la France, une réalisatrice et scénariste, fondatrice d’un festival à Conakry en Guinée, nous a proposé d’organiser un événement dans le cadre de son festival Cinénomade, avec Vanessa.


Cette expérience a été une véritable révélation : nous avons rencontré des femmes venues de différents pays d’Afrique de l’Ouest, échangé, partagé, créé des connexions fortes. C’était à la fois inspirant et porteur de sens. Depuis plusieurs années, j’accompagne Éliane Umuhire, actrice et productrice rwandaise, en tant que publiciste et agente d’image. Elle me parle souvent de son pays, de son énergie et de ses talents. Ensemble, nous avons eu l’envie de poursuivre cette dynamique : et si nous organisions quelque chose au Rwanda ?


Quelques mois plus tard, l’idée s’est imposée comme une évidence. C’est ainsi qu’est né ce voyage et cet événement Girls Support Girls au Rwanda.


Qu’est-ce que cette destination, le Rwanda, et plus particulièrement Kigali, symbolise pour vous ?


Vanessa Dijan : Il me tarde de découvrir le pays, et Kigali plus particulièrement, après qu’Eliane m’en a beaucoup parlé. Ce qui me plaît avec le Rwanda, c’est son côté paritaire, la puissance des femmes et la résilience qui y règne.


Karolyne Leibovici : Le Rwanda, de ce que j’en ai entendu parler et de ce que je sais, est un pays extrêmement tourné vers l’écologie et la parité. Ce sont deux choses qui me tiennent à cœur. Ça symbolise aussi, comme l’a dit Vanessa, la résilience, et pouvoir faire un événement là-bas, je trouvais que ça prenait tout son sens.


Eliane Umuhire : Au-delà du fait que ce soit ma terre natale, c’est une terre de potentiel. Aujourd’hui, c’est un pays classé parmi les plus exemplaires dans pas mal de domaines, comme l’ont précisé Vanessa et Karolyne, que ce soit sur l’écologie, la parité ou même en termes technologiques.


C’est un pays très jeune : 60 % de la population a moins de 25 ans et vibre d’énergie. Créer un pont avec cette jeunesse-là, pour moi, ça va de soi. Le fait de grandir en voyant des exemples où les femmes sont au pouvoir, où elles occupent des postes clés, ça m’a permis de ne jamais me remettre en question sur le travail que je pouvais faire et les actions que je pouvais mener dans le monde, et ça, c’est une source d’inspiration. Retourner au Rwanda avec d’autres femmes qui m’inspirent ici en France, avec Girls Support Girls, c’est créer un lien qui devait se faire.


Comment espérez-vous que cet événement puisse renforcer les liens entre les artistes, les producteur·trice·s, réalisateur·trice·s français·es et ceux du Rwanda?


Vanessa Dijan : On se rend compte, lors des dîners en France, qu’il y a beaucoup de synergies qui s’opèrent entre des talents de différents univers qui n’ont pas l’habitude de se rencontrer. On espère que la même chose va s’opérer au Rwanda et que ce pays puisse devenir une terre de tournage : que les Français aillent tourner là-bas et que les Rwandais viennent tourner en France, comme le font très bien Eliane ou Yseult avec la musique. Quand ça se produit, ça rapporte et c’est bien artistiquement. Il y a certainement une ruche de talents au Rwanda.


Karolyne Leibovici : La première journée s’ouvrira avec la projection du film "Planète B", présenté au Centre Culturel Francophone Rwanda – Institut Français. Ce film, porté par un regard résolument féminin, a été produit, réalisé et interprété par des femmes : Éliane Umuhire, Adèle Exarchopoulos, Souheila Yacoub et India Hair. La projection sera suivie d’un cocktail dînatoire réunissant les principales figures institutionnelles et professionnelles rwandaises du monde de la culture et du cinéma.


Le lendemain, une journée entière sera consacrée à cinq masterclasses organisées en collaboration avec des associations locales, dont CinéFemmes Rwanda. Ensemble, nous identifierons des profils de jeunes filles et de jeunes femmes souhaitant se professionnaliser dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Ces sessions seront ouvertes à tous, afin d’encourager le dialogue autour des enjeux, des besoins et des opportunités du secteur, tout en amorçant un accompagnement sur la durée, jusqu’à la prochaine édition.


Un dîner Girls Support Girls rassemblera ensuite les participantes rwandaises et françaises, dans un moment de partage, de sororité et de création de liens durables.


Enfin, la quatrième journée sera dédiée à la découverte du Rwanda comme future terre de tournage, afin de mettre en lumière le potentiel du pays et ses nombreuses ressources culturelles, artistiques et naturelles.


Eliane Umuhire : On ne peut pas prédire l’avenir, je ne peux pas vraiment savoir le résultat qui en découlera. Mais j’espère que, pour celles qui se rendent au Rwanda pour la première fois, elles puissent y trouver matière à inspiration, et la même chose du côté rwandais : les cinéastes mais aussi d’autres femmes travaillant dans le secteur de l’audiovisuel, qu’elles puissent retrouver leurs sœurs de métier. Il y a tellement de force à travailler ensemble et de possibilités à tisser des choses. Et même si des projets ne naissent pas, j’espère qu’il y aura des amitiés qui pourront naître.


C’est un projet qui bénéficie de partenaires très importants comme Unifrance, la Fondation Canal+ et Canal+ University, Transpalux, le Centre culturel francophone du Rwanda – Institut Français, Institut Nua, CineFemmes Rwanda, Iminata Productions et L’Oréal Paris. Que représente pour vous cette reconnaissance institutionnelle et ces partenaires ?



Vanessa Dijan : C’est merveilleux, ça veut dire que les quatre années de Girls Support Girls ont porté leurs fruits et que l’on récolte ce que l’on sème. Je pense que l’on a semé la sororité, l’envie de faire des projets. En France, on a toujours l’impression que les mondanités ne servent à rien. Mais dans les mondanités, il y a du networking, et grâce à nos dîners, on arrive, on ne connaît personne, et on repart en connaissant vingt personnes importantes du cinéma qui peuvent vous permettre de faire des projets.


Karolyne Leibovici : On est très contentes d’avoir des partenaires comme Unifrance, la Fondation Canal+, Canal+ University, CinéFemmes Rwanda… qui ont tout de suite répondu présents quand on leur a soumis le projet, ce qui nous a confortées dans l’intérêt de faire un événement sur ce territoire qu’est le Rwanda, et qu’il y a bien évidemment des choses à y faire.


Eliane Umuhire : C’est une grande question. Je vois cette reconnaissance institutionnelle comme une sorte de validation, dans le sens où ce voyage avec Girls Support Girls était nécessaire, que ce n’était pas juste une idée ou une utopie. C’est qu’il y a un terreau dans lequel on se devait de planter des graines. C’est une reconnaissance qui permet de mettre en action ce rêve que l’on a maintenant depuis deux ans. Je suis très reconnaissante que ce soit Unifrance qui ait été notre premier partenaire, et qu’ils y voient aussi, pour eux, une chance de pouvoir par la suite programmer des films francophones au Rwanda, qui est un pays autant anglophone que francophone. Ces partenaires nous rassurent également : on se dit que ça ne va pas être un one shot, mais que ça va pouvoir continuer dans le futur.


Qu’aimeriez-vous que les participants retiennent de cette expérience au Rwanda ?


Vanessa Dijan : Je pense que l’on va revenir différentes. J’espère que l’on va revenir chargées d’une certaine résilience. Quand on finit un dîner de Girls Support Girls, on repart avec une énergie de dingue, de force, de pouvoir… Comme les femmes sont enfin sympathiques les unes avec les autres (rire), ça enlève l’armure et on se sent fortes. Je pense qu’au Rwanda, on aura cette même sensation, en tout cas c’est ce que j’imagine.


Karolyne Leibovici : C’est un événement qui a vocation à se pérenniser. On a vraiment envie de développer le projet, avec peut-être, l’année prochaine, plus de programmation, plus de projections. Quand on a la chance de rencontrer les gens qui sont à l’initiative de cela en direct, c’est extrêmement enrichissant de part et d’autre : aller à la rencontre d’univers, de points de vue, de propos, de regards sur la société, sur le monde. À l’heure où tout se digitalise, cet événement permet d’être en contact avec des gens du monde entier, d’être au cœur de la richesse de l’humain, de créer ce fameux réseau de sororité, et pour moi, ça n’a pas de frontière. En tout cas, j’ai envie que les personnes présentes puissent repartir avec ça.


Eliane Umuhire : Ça va dépendre aussi de leur ressenti et de leurs attentes, car on ne sait pas encore comment ça va se passer. On aborde une expérience par rapport à notre propre vécu, donc je ne sais pas ce que les gens vont pouvoir en retenir. Mais j’espère que chaque personne pourra repartir avec une nouvelle porte ouverte, que ce soit dans son imaginaire, dans sa façon de travailler, ou qu’elle ait des contacts en plus. J’espère, en résultat, que tout le monde se sera enrichi.


Quelle serait votre plus belle réussite à l’issue de ce premier chapitre au Rwanda pour Girls Support Girls ?


Vanessa Dijan : Que le festival se pérennise d’année en année et qu’il y ait des projets qui naissent de là-bas. J’espère que l’on va revenir très fertiles (rire).


Karolyne Leibovici : Que tout de suite, on parle de l’édition 2 (rire). On voit qu’on a déjà des retombées au niveau des médias. On sent que ce projet parle aux gens. Il a été pensé par trois personnes : Vanessa, Eliane et moi. Ce projet se déroule au Rwanda avec des participantes françaises et rwandaises, on sent qu’il parle au-delà. Que l’envie d’aller vers l’autre, vers les gens, la curiosité de découvrir et de déconnecter, on sent que ça, ça parle — et rien ne nous fait plus plaisir.


Eliane Umuhire : La plus grande réussite serait, comme l’a dit Vanessa, que des projets naissent de cette rencontre et que ce premier chapitre puisse donner naissance au deuxième.

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