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Alice Dufour (Montmartre TF1) : nous parle de son rapport au corps, un outil artistique pour défendre ses personnages

  • Photo du rédacteur: Dandeu Mathilde
    Dandeu Mathilde
  • 13 oct.
  • 4 min de lecture
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Alice Dufour : un nom et un visage que vous ne connaissiez pas, d’une époque désormais révolue. Tête d’affiche de la série Montmartre sur TF1, la comédienne a déjà conquis notre cœur et sûrement celui du public, grâce à un jeu plus que remarquable. Pour PressEyes, elle a accepté de nous parler de son rôle : Céleste. Rencontre.



Une actrice forte pour un personnage déterminé


Déterminée, forte, voilà comment Alice Dufour définit son personnage Céleste. Mais n’est-ce pas aussi les traits de caractère d’une actrice ? Un métier où la détermination est essentielle pour réussir, se démarquer, se faire remarquer et faire résonner sa voix.


Alice Dufour, c’est aussi cette femme forte, qui n’a pas peur de dévoiler son corps devant une caméra, mais surtout devant des millions de téléspectateurs, pour défendre son rôle, sa série, l’histoire de son personnage. Elle est de ces actrices qui marquent, percutent dès leur premier grand rôle, annonçant le début d’une belle carrière aux personnages forts et sensibles.


Lorsque tu reçois le scénario de Montmartre, qu’est-ce qui t’a plu en premier : le scénario ou l’écriture de ton personnage ?


Alice Dufour : L’écriture, le fait que la série soit si riche, qu’il y ait autant d’action, de romance, d’amour… les trajectoires de cette fratrie qui se croisent et l’époque qui est magnifique. Le chemin de cette danseuse qui s’émancipe tout au long des huit épisodes, c’était beau.


Céleste est un personnage féminin fort, que l’on peut dire féministe. Est-ce que tu as pu te reconnaître en elle ?


Alice Dufour : Je peux être très déterminée, si je suis motivée par quelque chose, comme elle qui met tout en place pour retrouver son frère et sa sœur. On est sensibles aussi toutes les deux. Céleste, c’est une féministe, mais elle ne le sait pas au début, même si elle a cette petite flamme en elle, puisque l’on apprend que son idole c’est Sarah Bernhardt.



Mais ce n’est pas son combat au début, son combat est de retrouver sa famille. Le travail qu’elle accepte, de devenir première effeuilleuse de Paris pour financer l’enquête pour retrouver son frère et sa sœur, va créer un scandale et en même temps de l’admiration. Ça va l’amener sur cette voie qui lui est apportée et elle va s’en servir pour s’émanciper et devenir la femme forte qu’elle est.


Cette série parle d’une famille brisée par le passé, mais elle porte aussi un regard sur la nudité de la femme. Quel est ton rapport au corps ?


Alice Dufour : J’ai un rapport au corps assez particulier, car j’ai été gymnaste et danseuse, mon corps c’est un peu mon outil de travail : je l’ai étiré, musclé, utilisé… Après, la nudité c’est un sujet qui me plaît beaucoup et que je trouve passionnant, que ce soit philosophiquement, dans l’art, dans la peinture… je m’y suis intéressée forcément pour cette série, puisque l’on parle de nudité sur scène à une époque précise.


Je n’ai pas de problème avec la nudité, si en tant qu’artiste l’enjeu artistique dépasse mon malaise sur le tournage, car ce n’est jamais agréable de se montrer nu, mais si ça sert un propos, un récit fort, comme je l’ai fait pour Montmartre, comme je l’ai fait pour Mademoiselle Else — qui était le sujet de la pièce — au Crazy Horse, qui est l’endroit où l’on est magnifié.es et où ils connaissent le mieux les corps nus mis en valeur.


La série souligne la présence de Sarah Bernhardt, jouée par Valérie Karsenti. Que représente cette femme à tes yeux ?


Alice Dufour : Elle représente beaucoup de choses : Sarah Bernhardt est une femme forte, réellement transgressive, provocatrice. C’est une femme que je respecte énormément, car elle n’avait peur de rien, dans une époque très compliquée pour les femmes. Admirable.


L’histoire se passe en 1900 et la série révèle que le frère de Céleste cache son homosexualité, sa sœur cache sa condition sociale… finalement ce sont des sujets qui font malheureusement écho en 2025. Est-ce que la série porte un regard sur le fait que depuis cette époque, il reste encore beaucoup de chemin à faire pour lutter contre toutes ces problématiques ?


Alice Dufour : Ce sont des problématiques qui sont malheureusement toujours présentes aujourd’hui. C’est ça aussi l’intérêt de la série. L’homophobie existe encore, ce qui paraît hallucinant, mais c’est une réalité, la lutte des classes sociales, c’est une réalité… Je trouve que ça parle de ces thèmes qui sont encore actuels, dans un décor idéalisé, et c’est peut-être plus facile de parler de ces thèmes dans une autre époque.


Quel est le message que tu as envie de faire passer à travers cette série ?


Alice Dufour : Un message qui m’est apparu en lisant le scénario et en tournant cette série, c’est : nous sommes ce que l’on cache. Par exemple, mon frère dans la série, Arsène, qui est joué par Victor Meutelet, doit cacher son homosexualité, ma sœur Rose, jouée par Claire Romain, doit cacher son vécu, sa classe sociale.


J’aime cette métaphore de dévoiler son corps pour dévoiler la vérité sur le meurtre de son père… Elle est danseuse, il y a ce milieu de paillettes, de spectacle, de sourire, de danse… mais derrière ça, il y a une immense douleur, une soif de justice, une rudesse de vie, un combat. J’aimais bien ça : quand on rencontre les gens, on ne sait pas ce qu’ils vivent, et c’est souvent ce qui les détermine.


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