L’été où je suis devenue jolie : l’actrice Isaline Prevost Radeff nous parle du tournage et de sa vision de l’amour
- Dandeu Mathilde
- 17 sept.
- 6 min de lecture

Pour la saison 3 de L’été où je suis devenue jolie, Belly a décidé de poser ses valises dans notre capitale préférée : Paris. Une belle occasion pour nos acteurs français de mettre en avant leur talent, comme l’actrice Isaline Prevost Radeff, que nous avons pu rencontrer. Du processus d’un casting très particulier à la composition de son rôle, la comédienne nous a raconté cette folle aventure.
Rendez-vous chez Budy Budy à Paris pour y rencontrer la comédienne Isaline Prevost Radeff, qui a rejoint l’une des séries phénomènes de Prime Video : "L’été où je suis devenue jolie". Un projet fou, dont elle nous a confié être fière d’y avoir participé !
Pour les curieux qui se sont toujours demandé comment était Lola Tung, l’incontournable Belly,l’actrice nous a confirmé qu’elle était une personne adorable. Mais à notre plus grand regret, elle n’a pas pu nous en dire plus… ou presque. On vous laisse découvrir comment Isaline Prevost Radeff, qui incarne Céline, a vécu ce tournage.
Est-ce que tu regardais la série avant de jouer dans L’été où je suis devenue jolie ?
Isaline Prevost Radeff : Non (rire), je ne savais même pas ce que c’était. Je pense que j’avais dû voir passer des extraits ou des posts sur Instagram, mais depuis je suis à jour (rire).
Qu’est-ce qui t’a poussée à aller sur le projet ?
Isaline Prevost Radeff : Ce sont des projets tellement énormes, c’est un peu comme une machine de guerre, que quand tu castes, tu ne sais pas ce que c’est. Les scénarios, je ne les ai jamais reçus : on t’envoie une sorte de profil de personnage et tu vois si ça te plaît ou pas.
Quand j’ai lu le personnage, je trouvais très drôle, dans la description, qu’il soit très parisien, avec beaucoup de franc-parler. Mais jusqu’au moment où on a tourné, on ne savait pas ce que c’était… On l’a appris petit à petit, quand on a rencontré Lola, Jenny, qui est la productrice et scénariste. Mais avant le jour J, on ne savait pas sur quelle série on était.
Vous avez découvert le jour J pour quelle série vous tourniez, mais est-ce que vous aviez quand même le nom de vos personnages ?
Isaline Prevost Radeff : Non, on avait de faux noms de personnages. Quand on a commencé à tourner, parfois on se trompait, car on ne savait plus les prénoms de chacun (rire). C’était très drôle.
Comment on se prépare quand on reçoit toutes les informations (nom du personnage et scénario) au dernier moment ?
Isaline Prevost Radeff : On a eu trois jours de préparation où on s’est rencontrés avec Jahz Armando, Fernando Cattori, Corinna Brown, Lola, le réalisateur et la productrice. Ils nous ont expliqué ce que c’était, et c’est là que j’ai pris conscience de l’envergure du projet.
Ils nous expliquent à quel point c’est confidentiel, car aux États-Unis, quand ils tournent, c’est une série tellement énorme que s’il y a des fuites d’informations, ils ont des milliers de fans qui peuvent arriver sur le plateau, et ça peut vite devenir problématique pour le tournage. C’est à partir de ce moment-là que j’ai donc décidé de regarder la série (rire).
Du moment où tu découvres la vraie Céline, ton personnage, qu’est-ce que tu as aimé chez elle ?
Isaline Prevost Radeff : Le personnage, il se construit en même temps. Ils ont pris vraiment des personnalités. On ressemble un petit peu à ce qui est écrit, mais on pouvait beaucoup proposer. Et ce que j’ai aimé, c’est qu’elle s’en fout, elle est franc-parler, ce qui est très français de rentrer dans le lard et d’être un peu un électron libre. Jemma et Max sont en couple, il y a Belito qui a l’histoire avec Belly, puis il y a mon personnage au milieu qui n’a personne. Et ça, j’en ai parlé avec la productrice, où je voulais justement qu’elle reste célibataire, mais qu’elle aime tout le monde. Ils en ont fait un peu la maman du groupe et ça m’a beaucoup plu.
Avant de parler du féminisme, car je pense que Céline a été construite autour de ça, est-ce qu’on peut dire qu’elle est une femme libre ?
Isaline Prevost Radeff : Absolument, elle n’a pas froid aux yeux. Et c’est ça que j’ai aimé avec Jenny : c’est qu’elle écrit des personnages féminins qui sont libres, où il n’y a pas de morale. Tu fais ce que tu veux, tant que tu ne fais pas de mal.
Cette liberté, elle se retrouve dans le scénario et la vision qu’il a de Paris : Belly s’y installe pour retrouver une certaine liberté après son mariage annulé avec Jeremiah. Et en même temps, je trouve que vos personnages français représentent cette liberté que peuvent avoir les Parisiens. Je voulais savoir comment toi, tu définirais Paris ?
Isaline Prevost Radeff : C’est comme toutes les grandes capitales : tout est possible. Et c’est ça que ça raconte cette troisième saison. Personnellement, je suis Française, mais aussi Suisse, et quand je suis arrivée à Paris, je trouvais que tout allait très vite. Je pouvais être n’importe qui, car personne ne me connaissait. Je pense que pour Belly, c’est ça : dans ce groupe, elle est au début personne, puis elle devient quelqu’un, mais tout en devenant qui elle veut.
Paris évoque cette folie des grandeurs, avec cette première fête, rave française, où l’on rencontre Belly. Belly, à côté de nous quatre, elle est plus renfermée. Elle est l’Américaine un peu dans la retenue, alors que nous, on est des jeunes chiens fous.
Pour revenir à la série, la situation de ce triangle amoureux n’est pas très saine… mais ce que je trouve intéressant, c’est qu’elle montre que Belly est aussi fautive et toxique que Jeremiah ou Conrad. Qu’est-ce que tu penses de cette facette du personnage ?
Isaline Prevost Radeff : Je ne suis pas fan du mot “toxique”, que je trouve un peu trop à la mode. Mais si on l’utilise, oui, c’est hyper important d’avoir des personnages féminins problématiques. Dans un autre sens, j’ai envie de dire : et alors ? Peu importe les dichotomies que l’on peut avoir, ou le fait que l’on soit quelqu’un de très bien et qu’à un moment, on soit moins dans des valeurs saines… je pense que ça ne change pas l’amour que je dois me porter et celui que les autres doivent me porter.
C’est ça que je trouve bien avec Belly : oui, elle est toxique, mais on apprend de ça. Ce n’est pas un personnage qui fait non plus que du mal. Et c’est ça que je trouve intéressant, car personne n’est parfait, et parfois, même quand tu essaies de faire du bien, tu fais du mal. C’est hyper contradictoire, et j’adore.
Le comportement de ces jeunes reflète celui de leurs parents, comme Jeremiah qui trompe Belly, tout comme son père a trompé leur mère ; Belly qui hésite entre Conrad et Jeremiah, et sa mère, où l’on commence à comprendre que depuis le début, elle ne sait pas ce qu’elle veut avec son ex-mari… Finalement, est-ce que la série n’essaie pas de montrer que l’on est ce que nos parents nous ont toujours insufflé dans leurs façons d’agir ?
Isaline Prevost Radeff : Je pense qu’il y a beaucoup de mimétisme, que ce soit de nos parents ou de nos grands-parents… je suis assez fan de ce qui s’appelle la transgénération, et c’est ça que j’ai adoré dans cette série. Outre le drame teenager, les personnages des parents sont vraiment beaux, et tous sont très contradictoires. À des moments tu les adores, et à des moments tu es là : « Girl, c’est pas ok ». Et je pense que c’est le chemin de notre vie de se délier de ces choses-là ou d’aller pleinement dedans si on est en accord avec ça.
Une série, finalement, qui montre que nos parents étaient aussi toxiques que les jeunes d’aujourd’hui…
Isaline Prevost Radeff : Mais nos parents, c’était même pire (rire). Juste, ils ne se parlaient pas et il n’y avait pas les réseaux sociaux. Aujourd’hui, tout le monde fait un peu de thérapie. Et ce que disait Jenny (la scénariste), c’est que nous avons grandi avec Gossip Girl, des séries beaucoup plus problématiques que L’été où je suis devenue jolie. Celle-ci, elle peut être problématique à des moments, mais ça parle, il y a de la communication, et c’est ça qui est génial.
Mais si on parle de la génération de nos parents, ça ne parlait pas, il n’y avait pas ce truc de déconstruction, d’aller voir un psy. C’était même bizarre d’aller voir quelqu’un et parler. Maintenant, on est dans une génération où on essaie de faire mieux.
Si Céline était amoureuse, elle serait quel genre d’amoureuse ?
Isaline Prevost Radeff : Ah j’adore ! Si on va pleinement dans les choses, je pense qu’elle serait polyamoureuse. Si on dresse un portrait, ce serait une femme qui ne voudrait pas forcément d’enfants, qui voudrait vivre toutes les histoires d’amour qu’elle a envie de vivre, et elle serait très intense dans chacune de ses relations. Et elle serait aussi problématique (rire), mais elle ferait les choses en conscience, et elle assumerait les choses.
Ta vision d’une relation saine ?
Isaline Prevost Radeff : Je pense qu’une relation stable et saine n’existe pas sans dispute à un certain moment. Je pense que c’est sain de se disputer et de remettre les points sur les i. Une relation doit te permettre d’évoluer et de devenir une meilleure personne, et c’est là que tu es au bon endroit. C’est se soutenir et se porter. Une relation, c’est énormément de travail, et c’est aussi continuer à se choisir dans des moments de détresse.


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