Nicolas Bridet nous parle de Meurtres à Douai : « On me propose toujours des rôles un peu de salopards, de mecs pas sympas et là c’était tout l’inverse »
- Dandeu Mathilde
- 6 sept.
- 4 min de lecture

Lancée en 2013, Meurtres à…, diffusée sur France 3, continue à captiver les spectateurs. Samedi 6 septembre, c’est à Douai que le meurtre se déroule dans une église… Un téléfilm porté par Sonia Rolland et Nicolas Bridet, que l’on a eu la chance de pouvoir interroger. Rencontre.
À l’affiche de Meurtres à Douai, Nicolas Bridet incarne Jérôme Santerre, un prêtre aimé et respecté de tout son village, incarné avec brio par l’acteur qui a su lui apporter bienveillance et écoute, sans tomber dans un personnage stéréotypé. Rencontre avec Nicolas Bridet, un comédien d’une grande douceur et d’une humilité rare.
Vous êtes à l’affiche de Meurtres à Douai. Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario ?
Nicolas Bridet : Avant tout, c’est la rencontre avec Pascale, la réalisatrice, avec qui j’ai de suite accroché. J’ai aimé sa personnalité, sa vision de l’écriture. Il y a eu l’idée de travailler avec Sonia (Rolland) aussi, que je connaissais par sa popularité, mais avec qui je n’avais jamais collaboré, et ça a été très agréable de jouer avec elle.
Par rapport au scénario, c’est la thématique du harcèlement scolaire qui m’a poussé à accepter. C’est un sujet, de par mon entourage, auquel j’ai été confronté. Puis, c’est le personnage du prêtre qui m’a beaucoup plu, un rôle vraiment de composition, et c’était pour moi un défi.
Comme vous l’avez souligné, le scénario parle de harcèlement scolaire. Est-ce que vous vous êtes senti comme un vecteur de message ?
Nicolas Bridet : J’espère ! Et j’espère que cet épisode va faire prendre conscience de la gravité des choses et qu’il faut être vigilant avec ses enfants. J’ai une fille qui est au collège, et je peux voir comment les smartphones peuvent être dangereux pour eux et l’ampleur que ça peut prendre. Ils veulent faire les grands et les adolescents, mais ce sont encore des enfants.
En tant que parents, qu’ils aient un smartphone, ça peut nous rassurer pour savoir où ils sont, et en même temps, ça peut aussi leur coûter d’être harcelés… C’est compliqué de savoir ce qui est le mieux.
On va revenir sur ton personnage : est-ce que tu peux me dire comment tu l’as travaillé ?
Nicolas Bridet : Il n’a pas été si simple que ça à travailler, de par son passé : un prêtre avec toute la voie ecclésiastique. Je ne suis jamais allé à l’église et je n’ai jamais fait de catéchisme, mais je me suis fait ma propre idée de ce que doit être un prêtre : à l’écoute, jamais dans le jugement et dans la bienveillance.
Il faut savoir que c’est un personnage assez nouveau pour moi, car on me propose toujours des rôles un peu de salopards, de mecs pas sympas, et là, c’était tout l’inverse, donc c’était très agréable de pouvoir faire autre chose.
Une première collaboration avec Sonia Rolland. Est-ce que tu peux me dire ce qui a fait la force de votre duo et de votre jeu ?
Nicolas Bridet : Ça a été une très, très belle rencontre. C’est vraiment une personne exceptionnelle, que ce soit sur le plan humain ou dans le travail. Elle est solaire, elle arrive le matin, elle est toujours souriante, ce qui motive beaucoup. Tout a été assez simple : elle ne fait pas d’histoires, elle est super pro. On a travaillé en étant vraiment à l’écoute l’un de l’autre. J’ai pris un plaisir incroyable sur ce tournage.
Meurtres à Douai, un tournage quasiment et exclusivement féminin. Est-ce que pour vous, on est enfin dans un grand tournant au cœur de la télévision, longtemps considérée comme un secteur d’hommes ? Qu’est-ce que vous avez pu observer ?
Nicolas Bridet : Il y avait 70 % du set qui était féminin : que ce soit de la productrice, à la cheffe op, et même l’équipe technique, et ça emmène une sorte de douceur. Alors, ce n’est vraiment pas péjoratif, mais il y avait toujours une atmosphère très bienveillante. Tout a été très fluide, jamais de coup de gueule. C’était très cocooning comme tournage, il y avait une ambiance que je n’avais jamais ressentie, hyper agréable et nouvelle.
J’espère que les femmes auront de plus en plus de place, car j’ai pu vraiment observer ce changement d’ambiance quand les femmes sont à la tête. Tout était différent et tellement agréable.
Pour toi, un acteur, c’est…
Nicolas Bridet : Il y a une phrase que j’aime beaucoup, que m’avait dite un de mes professeurs. Je ne connais aucune citation et aucun proverbe, c’est la seule, car c’est la seule qui m’a frappé, et je ne saurais pas te dire pourquoi, mais pour moi, c’est la citation qui définit le mieux le métier d’acteur :
« La simplicité n’est pas l’innocence, et celui qui accède à la simplicité, c’est par un travail difficile et déchirant sur lui-même. Et alors, simple et nu, il peut parler d’une voix tranquille et dire la vérité. »



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