Natacha Régnier : l’actrice qui donne la chance aux projets qui l’inspire

Crédit Photo : Loic Venance

Natacha Régnier ne rêve que d’une seule chose : devenir comédienne. Force de son travail et de son talent, le cinéma l’accueillera les bras ouverts quand, à 24 ans, elle reçoit le prix d’interprétation à Cannes et un César pour La Vie rêvée des anges. Après une carrière triomphante au cœur du 7e art, la comédienne curieuse a envie de s’adonner désormais à la télévision. Ainsi, on la retrouve dans la série Léo Matteï : Brigade des mineurs, disponible sur TF1 Replay.

Par Mathilde Dandeu

La Belgique l’aime depuis son plus jeune âge, la France l’adule déjà depuis quelques années. Dans chacun de ses films, Natacha Régnier n’est plus, elle est Catherine dans "Encore" de Pascal Bonitzer, Marie Thomas dans "La Vie rêvée des anges" d’Érick Zonca, ou encore Marianne dans "Le Silence" d’Orso Miret… Natacha Régnier, c’est plus d’une trentaine de films où elle se fera diriger par les plus grands et fera confiance aux réalisateurs prometteurs.

Une belle carrière cinématographique qui aurait pu la mener à snober la télévision, pourtant il n’en est rien. En tant que comédienne, il est essentiel pour Natacha Régnier de véhiculer des histoires à travers tous les canaux de diffusion. C’est ainsi qu’elle a accepté le rôle de Soizic Dupuy dans la série "Léo Matteï : Brigade des mineurs", portée par Jean-Luc Reichmann, à retrouver sur TF1 Replay. Une expérience qui lui a apporté beaucoup et qu’elle a aimé défendre, comme elle nous le confie sur PressEyes.

Natacha Régnier : "J’ai toujours fait des projets qui me donnaient envie"

Comédienne est un rêve de petite fille, qu’est-ce qui vous a toujours passionnée dans ce métier ?

Natacha Reignier : C’est de pouvoir incarner des personnages, de jouer, transmettre des histoires. Mais en même temps, y mettre toutes ses émotions pour que ce soit le plus vrai possible.

Est-ce qu’il y a un film qui a pu marquer votre enfance et vous donner ce goût du cinéma ?

Natacha Reignier : Il y en a deux : Garou-Garou, le passe-muraille et Peau d’âne, ce sont vraiment deux films qui ont marqué mon enfance. Mais très vite, j’ai voulu m’ouvrir au cinéma d’auteur.

Être actrice aujourd’hui, c’est quoi ?

C’est ma vie.

Ce rêve de devenir comédienne, vous le connaissez finalement très tôt : à l’âge de 24 ans, vous recevez le prix d’interprétation à Cannes pour La Vie rêvée des anges, un film qui vous permettra aussi de recevoir un César. Comment, aussi jeune, on se protège de toute cette lumière ?

Natacha Reignier : On le reçoit comme un très beau cadeau, et la question de la légitimité ne se pose plus. J’ai été accueillie d’une manière très flamboyante dans le milieu du cinéma. Le public a aussi été touché par la prestation ; il y a quelque chose qui apaise et qui rend joyeux. Il y a un côté où j’étais émerveillée par ces choses-là, et derrière, il y a plein de choses qui me sont arrivées. Mais comme j’étais très jeune, je n’avais pas réfléchi à tout, et j’avais peur de me perdre, que ce soit trop éphémère. Ce que je me suis dit, c’est : Tu as reçu un cadeau énorme, mais maintenant il va falloir que tu travailles pour apprendre ton métier et déployer de nouveaux projets.

Des distinctions qui vous ont, je suppose, permis de choisir vos projets. Quand on fait un petit bilan de votre carrière, on peut voir que vous travaillez avec des réalisateurs confirmés, mais aussi des réalisateurs qui font leurs premiers pas. Pourquoi avoir eu envie de faire confiance à ces jeunes réalisateurs ?

Natacha Reignier : J’ai toujours fait des projets qui me donnaient envie. Dans les gens qui déploient des choses, il y a aussi une certaine énergie, et on a forcément envie de participer à ces énergies-là. J’ai envie de voir des réalisateurs et des réalisatrices se déployer, et d’être témoin de ces déploiements, c’est à chaque fois pour moi un privilège.

Qu’est-ce qui vous a poussée à accepter le rôle de Soizic Dupuy dans Léo Matteï, Brigade des mineurs ?

Natacha Reignier : J’avais envie de faire un peu plus de télévision. Et ce que j’aimais chez Soizic, c’est sa confiance en elle, quelque chose au départ d’un peu fantasque. J’ai voulu montrer un jeu plus solaire et solide. Ça m’a fait très plaisir de l’incarner, et j’avais très envie de participer à la série, que je trouve formidable. Je suis très sensible à tout ce que fait Jean-Luc Reichmann autour de cette série qui met en avant cette brigade de mineurs. Puis retrouver les autres camarades : Mélanie Page, Bénabar et tous les autres.

Qu’est-ce que vous avez aimé dans les deux épisodes dans lesquels vous avez joué ?

Natacha Reignier : J’ai beaucoup aimé le côté très Agatha Christie de ces épisodes. C’était très passionnant, car les premiers suspects, on sait que ce n’est pas eux, et l’enquête continue, ce qui mène le public à se poser des questions et à essayer de découvrir l’identité du coupable. C’est tout ce jeu qui alimente le côté Agatha Christie qui est très agréable.

Léo Matteï, Brigade des mineurs est une série qui met en avant un métier qui est peu connu. Est-ce que pour vous c’était important de faire partie d’un projet qui met en avant cette profession ?

Natacha Reignier : Oui, d’autant plus qu’en ce moment il y a beaucoup de choses qui sortent sur les enfants, comme la non-protection des enfants dans certains établissements scolaires. On parle aussi de mieux les protéger dans le cinéma. Je pense que l’image aide à rendre visibles des choses qui sont souvent dans le déni. Et que cette série existe, ça éveille les consciences là-dessus et ça peut faire bouger des lignes.

Est-ce que ça peut être un tremplin pour les parents pour mieux comprendre leurs enfants et leurs problématiques ?

Natacha Reignier : C’est le but des programmes grand public. Il faut que ce soit à la fois réconfortant, mais à la fois impactant pour aider à ce qu’il y ait des solutions.

Si vous deviez décrire votre carrière en trois mots/adjectifs ?

Natacha Reignier : Ténacité, passion et patience.

Léo Matteï, Brigade des mineurs avec Natacha Régnier, à retrouver sur TF1 Replay.