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Le Dernier Souffle : un film pour ne plus avoir peur de la mort


La Dernier Souffle de Costa-Gravas
Crédit Photo : Bac Film

Costa-Gavras est connu pour ses films à forte teneur politique. Pour Le Dernier Souffle, le cinéaste a laissé place à la poésie, soulevant un sujet important : la fin de vie. Un film à retrouver en salle depuis le 12 février.



Après un examen réalisé en Angleterre avec son frère médecin, Fabrice, philosophe, n’a pas vraiment l’esprit tranquille face à l’engouement de son frère. De retour en France, l’écrivain n’hésite pas à refaire de nouveaux examens. Le bilan est le même : une tache a pris possession de son corps. Si cette dernière dort, le corps médical devra agir vite face à l’agressivité de la maladie. Une nouvelle qui angoisse Fabrice, qui se demande chaque jour si la tache s’est réveillée.


Au même moment, il rencontre le Dr Augustin Masset, chef du service des soins palliatifs. Une belle amitié se lie entre les deux hommes, qui décident, grâce aux encouragements de la femme de Fabrice, d’écrire un livre ensemble sur la fin de vie. C’est ainsi qu’une nouvelle aventure s’ouvre au philosophe, qui essaie d’oublier ses angoisses. Il se retrouve alors face à ces patients, qui ont tous choisi la manière dont ils voulaient quitter ce monde pour en découvrir un nouveau.


Costa-Gavras fait de la mort une poésie


Un film sur la mort, quelle idée surprenante de Costa-Gavras dans une société à l’atmosphère anxiogène… Pourtant, n’est-ce pas l’un des sujets les plus universels ? L’un des plus puissants et sensibles, qui touche toute l’humanité ?

Dans Le Dernier Souffle, on a souvent envie de pleurer, surtout devant l’injustice d’une jeune fille atteinte d’un cancer, que les médecins savent condamnée. Une jeunesse qui s’envole, laissant le spectateur réfléchir à l’inévitabilité de la mort et aux différentes façons de la percevoir, selon l'âge et les circonstances.


Si le rire se fait rare devant ce ballet de personnes qui perdent la vie une à une, l’émotion est très forte. Costa-Gavras a su rendre le film doux, d’une teneur poétique, sans tomber dans le pathos. Le sourire aux lèvres, on est émus face à cette femme qui réalise son dernier souhait : manger des huîtres et boire du vin blanc avec son fils avant de quitter ce monde pour un autre voyage. Le réalisateur a relevé un véritable défi en trouvant cet équilibre entre la poésie et la réalité brute.


Délier les langues sur la mort


"Le Dernier Souffle" met en lumière la liberté de chacun de choisir comment il veut partir, sans aborder directement les questions légales ou éthiques autour de l'euthanasie. Ce choix permet de toucher un public plus large, sans entrer dans des débats complexes qui pourraient rendre le film moins accessible et plus polarisant. Le réalisateur a voulu se concentrer sur la manière de mourir dignement, indépendamment des circonstances.

Avec Le Dernier Souffle, Costa-Gavras veut briser le silence qui entoure la mort, un sujet souvent tabou que l’on préfère éviter.



Pourtant, elle est inévitable. Avec ce film, le réalisateur incite à délier les langues sur ce sujet, à normaliser les conversations sur la fin de vie et à encourager les gens à y réfléchir sans peur. "Le Dernier Souffle" nous amène à voir la mort différemment, dénuée de toute angoisse, en l’acceptant avec sérénité. Le réalisateur a cette force de faire de la mort une idée presque réconfortante, un départ qui peut se faire dignement.


La mise en lumière des médecins en soins palliatifs


Qui connaît vraiment le rôle des médecins et infirmier.es en soins palliatifs, si ce n’est eux-mêmes ou leur entourage ? On retrouve subtilement la dimension sociale que Costa-Gavras aime mettre en avant dans ses œuvres. Même si le film ne montre pas des médecins débordés par le manque de moyens financiers ou de personnel, le message transparaît, notamment quand le docteur Masset (Kad Merad) doit retourner à l’hôpital alors qu’il est en repos. Une implication révélant l’ampleur de la conscience professionnelle de ce médecin et de sa compassion pour ses patients.


"Le Dernier Souffle", c’est une prise de conscience sur la difficulté du travail des médecins en soins palliatifs. Ils ne sauvent pas des vies, mais ont un rôle psychologique primordial pour rassurer et offrir des derniers instants inoubliables aux personnes condamnées. Des héros discrets, dont la mission dépasse la simple gestion de la douleur. Médecins et infirmier.es se donnent chaque jour pour un accompagnement humain et respectueux. Ils sont comme des magiciens, exauçant les dernières volontés de leurs patients.


Le Dernier Souffle : Le combat avant la mort


Mais avant la mort et une maladie que l’on ne peut plus contrôler, il y a le combat. Un thème soulevé à travers le personnage principal, Fabrice, incarné par Denis Podalydès. Atteint d’un cancer latent, il doit se préparer à toutes les éventualités lorsque la maladie se réveillera. Sa femme Florence, jouée par Marilyne Canto, anticipe ce combat en l’encourageant à écrire un livre sur la fin de vie. Pour elle, rien de mieux que de le maintenir actif pour qu’il oublie ses angoisses. Une femme débordante d'énergie qui est le contraire de la mort, mais le reflet de la vie. 


Le film rappelle que la maladie, ce n’est pas la mort, mais une épreuve à combattre. Une bataille que l’on peut gagner, tout en acceptant de vivre autrement. "Le Dernier Souffle", c’est finalement la liberté de partir avec fierté et l’espoir de continuer à vivre.

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