Theo Fleury : « J’aimerais beaucoup que l’on me propose un rôle où l’on m’enlaidit »

Il suffit d’une rencontre pour qu’un destin change. Mannequin depuis des années, Theo Fleury se fait remarquer par Jarry, qui lui propose un petit rôle dans un téléfilm pour France 3. Une expérience qui lui ouvrira les portes de la télévision. On le retrouve désormais dans Léo Matteï, Brigade des Mineurs, en replay sur TF1.

Par Mathilde Dandeu

Theo Fleury est mannequin, plutôt bel homme, et pourrait se la jouer bad boy séduisant. Mais le désormais acteur est tout sauf un mauvais garçon, bien au contraire. Il est de ces personnalités douces, gentilles, bienveillantes avec qui on pourrait parler des heures. Désormais acteur, Théo Fleury nous a livré son parcours : ses débuts dans un court-métrage jusqu’à son rôle dans Léo Matteï, Brigade des Mineurs, que l’on peut retrouver sur TF1 Replay. Rencontre.

Tu es mannequin, désormais acteur, est-ce que c’est une carrière à laquelle tu aspirais, ou ça t’est tombé un peu dessus par hasard ?

Theo Fleury : C’est quelque chose à laquelle je pensais, car en 2017 on m’a contacté pour jouer dans un court-métrage de Steve Duchesne, qui m’a, à l’époque, donné ma chance via Facebook en me demandant si j’avais une base d’acting. Je lui ai répondu que non, mais il a quand même voulu me rencontrer pour que je fasse des essais, qui se sont très bien passés.

Le film s’appelle Inséparable et c’était avec des acteurs assez confirmés. J’étais un peu stressé à l’époque. C’était un tournage sur dix jours, en Picardie. Par la suite, on m’a contacté pour d’autres courts-métrages, mais c’était compliqué pour moi d’accepter, car il fallait vraiment que je travaille. Et je me suis dit : « Si tu dois vraiment un jour te lancer dans l’acting, il faut que je le fasse à 100 % et que je sois légitime. » Du coup, j’avais mis un peu le projet de comédien de côté.

Qui t’a finalement rattrapé…

Theo Fleury : Carrément, oui. J’ai rencontré Jarry en 2023 sur un tournage, avec qui j’ai sympathisé. Il m’a dit : 'J’aime bien ton profil, si un jour je pense à toi pour un petit rôle, je te tiens au courant.' Je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’au jour où il a vraiment tenu sa parole et m’a appelé pour me proposer un petit rôle : le nouveau petit ami de son ex, dans le téléfilm "À côté de ses pompes", diffusé sur France 3.

Ça s’est super bien passé et je me suis très bien entendu avec la réalisatrice, qui est Nathalie Lecoultre, également réalisatrice de Léo Matteï, Brigade des Mineurs. J’avais eu très peu de texte à l’époque et elle m’avait dit : 'J’ai bien aimé ton énergie et ce que tu as dégagé.' Humainement, on s’était super bien entendus.

Il y a quelques mois, j’étais tranquillement avec mon fils, à avoir mon petit train de vie de papa poule, et elle m’a appelé pour me proposer le rôle du nouveau petit ami de Lola Dubini, qui est Inès dans la série. Et ça tombait très bien, car du mannequinat j’en fais depuis des années et c’est assez répétitif. Je sais très bien ce que c’est et j’ai fait le tour.

Qu’est-ce qui t’a plu dans ton personnage dans Léo Matteï  ?

Theo Fleury : Je me suis retrouvé dedans. J’ai l’impression que ce personnage, c’est un peu moi dans la vie. Bien évidemment, je n’ai jamais été sur Tinder (rire), donc il y a quand même quelques trucs qui diffèrent, mais dans les grandes lignes, c’est ma manière d’être en couple. Je suis toujours là à rassurer la personne, je suis plutôt sûr de moi dans ma fidélité et dans mon engagement dans une relation. Je n’ai pas de raison de ne pas rassurer la personne avec qui je suis en couple. Je suis quelqu’un d’assez romantique et d’émotif. Je ne suis pas le bad boy, mauvais garçon, je suis plus dans la relation saine et tendre.

Ce qui fait du bien de voir ce genre de profil masculin à la télévision…

Theo Fleury : Tout à fait, car je trouve que dans le cinéma et dans les séries, il y a souvent ce cliché un peu des mecs durs, bad boys. Bien évidemment, dans la vie, il y a de tout et tous les caractères, mais c’est dommage de ne pas mettre en avant des hommes tendres et doux, car c’est aussi à leur avantage.

Dans la série, le personnage de Jean-Luc Reichmann fait souvent allusion à ton personnage en parlant de lui comme d’un beau gosse. Est-ce que ça t’a donné envie de faire d’autres rôles, dans lesquels on ne cherche pas seulement à montrer ce côté très beau et mannequin ?

Theo Fleury : J’aimerais tellement faire un rôle hors cliché. Attention, je fais du mannequinat, mais ça ne veut pas forcément dire que je suis bien dans ma peau. On est tous des éternels insatisfaits dans la vie, je pense que l’on a toujours cette envie de ressembler à une autre personne que nous-mêmes. Mais, oui, j’aimerais beaucoup que l’on me propose un rôle où l’on m’enlaidit ou que je sois moins apprêté. Là, dans Léo Matteï, même s’il y a le côté beau gosse, j’ai eu quand même beaucoup de chance d’avoir pu rester seulement moi. J’ai même pu garder mes propres vêtements, car ça collait avec le personnage. Mais j’aimerais aller plus loin et faire un rôle très éloigné de moi.

Il n’y a pas longtemps tu es devenu papa. Quelle est l’importance que tu portes à cette série qui met en avant les problématiques des enfants ?

Theo Fleury : Devenir parent, c’est ce sentiment de bonheur indescriptible, mais aussi un sentiment que je n’avais jamais eu et qui m’a fait peur : ce sentiment de n’avoir jamais autant aimé un être, d’aimer autant quelqu’un. Se lever le matin et se dire qu’il y a ce petit être que tu aimes autant et dont tu dois prendre soin. La vie change totalement, il n’y a plus de pensées pour son seul bien-être personnel, je pense toujours à mon fils en premier, à savoir si tout va bien pour lui. Ce sont des raisonnements que tous les parents se font, et avec Léo Matteï, je pense qu’il y a beaucoup de parents qui ont pu s’identifier à des personnages. Tout ce qui est joué, c’est tout ce qui pourrait arriver à leurs enfants…

Pour toi, cette série peut-elle aussi aider les parents à mieux comprendre les enfants et surtout mieux communiquer avec eux ?

Theo Fleury : Je pense qu’elle peut avoir un rôle de prévention. Elle peut vraiment faire prendre conscience qu’il est important d’écouter ses enfants, de comprendre un changement de caractère, de comportement…

Qu’est-ce que tu aimerais apporter dans cette série ?

Theo Fleury : C’est une très bonne question (rire). J’aimerais apporter un peu de légèreté. Je sais que c’est une série avec des sujets importants et forts, mais on ne regarde pas la série que pour son côté très strict. Il y a des moments de vie, de légèreté, de joie et, je dirais, d’apporter un peu de douceur dans ce monde de brutes (rire).