Moi je joue et Love : nos deux pièces de théâtre coup de coeur du Festival d'Avignon !

Le Festival d’Avignon a ouvert ses portes le 5 juillet et c’est jusqu’au 26 juillet que les planches de ses théâtres vont continuer à vibrer sous les pas et les jeux des acteurs. Nos deux coups de cœur : Moi je joue et Love !

Par Mathilde Dandeu

Si on ne compte plus le nombre de festivals dédiés au cinéma, le Festival d’Avignon est l’un des seuls (si ce n’est le seul) à mettre en avant le théâtre. Un lieu qui offre la possibilité aux artistes d’être proches de leur public, et au public de pouvoir presque toucher leurs comédiens et comédiennes préféré·es. Le théâtre, c’est cette proximité que l’on aime, cet instant présent unique, parfois même suspendu dans le temps.

Comme disait Victor Hugo :

Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit.

Une phrase qui reflète Moi je joue et Love. Deux pièces où l’humour est à son comble, tout en mettant en avant des problématiques qui ne peuvent qu’impacter les consciences sur ce qu’est être un artiste ou sur ce qu’est l’amour.

Moi je joue : le cri d’artistes qui veulent être reconnus

De quoi ça parle : Comment devenir artiste quand on l’est déjà ? Mais surtout, comment être reconnu comme tel par ses pairs et se faire une place grandissante, ou comment tout simplement renaître après des années de gloire ? Moi je joue est un coup de projecteur sur la vie d’artiste, qui n’est pas toujours toute rose et peut se révéler complexe. Ainsi, on suit quatre parcours très différents : celui de Jean, fils d’un grand dramaturge, qui hérite d’un cours de théâtre malgré lui ; Adèle, ancienne ado star de Canal J, qui désormais cherche à nouveau le succès et mise tout sur un casting qui pourrait relancer sa carrière ; Vito, chanteur au Club Med, dont la seule préoccupation avant son succès est de séduire celle qu’il aime ; et Alisson, qui rêve d’un seul-en-scène.

Pourquoi on a aimé ? La pièce montre une réalité de la vie d’artiste. Une véritable prise de conscience pour tous ces jeunes qui se voient devenir le prochain Pierre Niney ou la prochaine Virginie Efira. La pièce montre que devenir actrice ou acteur peut s’avérer un long combat, un long chemin avant d’acquérir son but et celui ou celle que l’on veut être en tant qu’artiste. Une pièce emplie d’humour, mais où l’émotion se fait ressentir à travers ces personnages qui rêvent d’une seule et même chose : réussir.

Une comédie pleine d’autodérision, mais qui reflète le vécu de chacun des acteurs qui jouent, ce qui permet une certaine proximité avec le public. Moi je joue apporte de la joie, tout en faisant réfléchir à la condition des artistes, au travail et à la patience que cela demande.

Les comédien·nes : Victoria Monfort, Hugo Cremaschi, Marion De Schrooder, Julien Grange.

Love : quand l’amour devient explosif

De quoi ça parle ? Harry, un homme un peu perdu, en pleine crise existentielle, retrouve Milt, un ancien ami. Contrairement à lui, Milt a réussi dans la vie : il a une très bonne situation et il est marié à la sublime Ellen. Un rêve parfait, ou presque… Milt n’est plus amoureux de sa femme, il a même rencontré une autre femme. Il propose alors à Harry de séduire Ellen… Cette dernière, qui ne vit qu’à travers son mari, lequel ne rentre plus vraiment à la maison et ne lui fait plus l’amour, se laisse emporter par la douceur et la gentillesse d’Harry. Mais très vite, les désillusions s’installent pour laisser place aux ruses et aux mensonges d’un triangle amoureux piquant.

Pourquoi on aime ? Une pièce où l’humour s’entremêle à la mélancolie, rendant chaque personnage authentique et touchant. Trois amants qui, en voulant avoir cet amour parfait, se sont perdus dans leurs propres choix, leurs propres illusions qu’ils avaient du couple et des relations. À trop vouloir, ce triangle amoureux s’enferme dans une certaine toxicité, se faisant du mal mutuellement. Love met en lumière que la perfection en amour n’existe pas. Qu’un couple est fait de hauts et de bas, que la passion ne reste pas toujours intacte, quand l’amour, lui, peut perdurer si on accepte l’autre comme il est.

Les comédien·nes : Rebecca Benhamour, Oscar Berthe et Julien Grisol.