Julia De Nunez et Julien De Saint Jean : deux jeunes comédiens incontournables du cinéma français
- Dandeu Mathilde
- 28 avr.
- 4 min de lecture

Julia De Nunez et Julien De Saint Jean sont deux jeunes visages du cinéma français qu’il faut absolument connaître, tant leurs talents crèvent l’écran à chacune de leurs apparitions. En ce moment même au cinéma dans La Réparation, ils ont répondu à nos questions. Rencontre.
Rire, complicité et bienveillance, voilà comment on pourrait décrire la rencontre avec Julia De Nunez et Julien De Saint Jean. Ils sont les acteurs d’une nouvelle génération, mais surtout deux étoiles montantes dont le cinéma français pourra bientôt ne plus se passer. Et ça, Régis Warnier l’a peut-être compris, en leur confiant le rôle de Clara et d’Antoine, dans son dernier film La Réparation, à retrouver en ce moment au cinéma.
Julia De Nunez et Julien De Saint Jean : "C’était un challenge de trouver sa liberté en tant qu’acteur (...)"
Est-ce que vous pouvez me présenter vos personnages ?
Julien De Saint Jean : C’est l’histoire d’un chef étoilé qui va avoir sa troisième étoile. Julia, elle joue Clara, la fille de ce chef qui souhaite lui laisser en héritage le restaurant et ce qu’il a construit. Et moi, je joue le second du chef. Nos personnages, Antoine et Clara, sont amoureux et ils décident de partir. Ils refusent l’héritage du chef, pour voyager avec cette fougue de la jeunesse et de la naïveté.
Comment est la direction cinématographique de Régis Warnier ?
Julia De Nunez : Régis a une singularité. C’est un directeur d’acteur qui sait ce qu’il veut et il fallait être avec lui très précis. Il fallait vraiment respecter le texte à la virgule près. Il y avait un débit très lent, alors que dans la vie je parle assez rapidement, je n’articule pas et je suis dyslexique, je n’étais pas trop dans le cinéma de Régis sur le papier (rire). Je parle pour nous, mais ça nous a demandé beaucoup de travail. C’était un challenge de trouver sa liberté en tant qu’acteur, de respirer le texte, la situation, la scène dans ces contraintes. Dans la vie de tous les jours, on ne s’adresse pas comme ça, on ne bouge pas de la même manière. Ça a été très formateur.
Julien De Saint Jean : Quand on est jeune acteur, on veut faire des personnages et des thématiques de films très différents, mais aussi vivre des façons d’être dirigé très différentes. Et cette façon-là, c’était la première fois que j’avais des directions aussi précises dans la parole et même dans les mouvements. Régis Warnier, il a besoin de se mettre à la place de l’acteur : il va lire le texte, trouver la position avant que nous, on puisse jouer. Dans cette contrainte-là, trouver sa liberté, c’était, je trouve, très compliqué au départ.
Mais une relation avec un metteur en scène, c’est comme un premier amour, il faut savoir comment fonctionne l’autre pour que l’on s’équilibre et que ce soit harmonieux.
Pour ma part, ça a mis quelques jours de tournage pour trouver cette harmonie, et à partir du moment où j’ai réussi à trouver l’endroit qui était celui que Régis cherchait, ça a fonctionné. C’était au début assez perturbant de trouver la vie dans quelque chose de très dirigé.
Dans La Réparation, vous partez à Taïwan, qu’est-ce que vous avez pu découvrir de leur culture cinématographique ?
Julia De Nunez : C’était la première fois que je partais en Asie, que je découvrais ce continent et Taïwan. Je trouve que le voyage était très exaltant, mais ça fait peur. C’est vertigineux de découvrir un nouveau pays, de quitter sa zone de confort. Je partais longtemps avec une équipe que je ne connaissais pas, car Régis ne voulait pas partir avec une équipe française, mais taïwanaise. C’était génial, car c’est la meilleure manière de découvrir un pays : à travers les gens qui y habitent, d’entendre leur langue, d’observer leur manière d’être, de faire. Ce qui m’a beaucoup frappée là-bas, c’est leur façon de communiquer. Il y a beaucoup plus de silence que sur un plateau de tournage français. Les gens sont plus discrets, plus pudiques.
Julien De Saint Jean : Ce que nous avait raconté JC Lin, qui est l’acteur taïwanais, qui a également joué avec nous en Bretagne : il disait que les acteurs et les équipes techniques n’avaient pas le droit de parler au réalisateur, ce qui met une grande distance. En France, on va tous manger ensemble, le réalisateur, on peut lui parler très facilement. Il y a quelque chose de beaucoup moins hiérarchique qu’à Taïwan. C’était marrant de pouvoir comparer nos expériences de comédiens et comment, avec les différentes cultures, le cinéma fonctionne.
Aujourd’hui, quelle définition vous donneriez au mot réparation ?
Julia De Nunez : Pour ma part, je pense que j’y ai répondu dans la question précédente.
(voir a vidéo ci-dessus)
Julien De Saint Jean : Je ne sais pas si, personnellement, j’ai une autre perception de ce terme, mais dans le film, il y a plusieurs types de réparations. Je ne peux pas spoiler, mais en tout cas, je trouve que dans le scénario de Régis, le mot réparation est un peu décuplé de façons différentes.
Pour découvrir comment Régis Warnier a mis en scène "La Réparation" et ses différentes facettes, il ne vous reste plus qu’à vous rendre au cinéma. Un film bouleversant, qui risque peut-être de vous mener à votre propre réparation.
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